Voyager seule : les rencontres

Vitrine Hermes (année ???) La culture du voyage

Quand on voyage seule, on rencontre des gens, parcequ’on est plus disponible, aussi peut-être parce qu’on effraie moins en tant seule qu’en se déplaçant avec son noyau familial (sa bombe à retardement, devrais-je dire ?).

Là encore, toutes mes pensées vont vers l’Autre et sa passion des voyages solitaires. Cette ivresse de liberté qui l’envahie et qui l’accroche bien plus fortement qu’une accoutumance aux rails de coke (dédicace).

Ainsi, après quelques heures d’adaptation à mon nouveau statut solitaire, j’ai rencontré le « minier ». Arrivée à Sud, j’ai quatre heures d’attente pour voler vers l’Extreme Sud. Sur le panneau d’affichage, deux vols, même destination, avant le mien…

Le Minier. Comme moi, il attendait au comptoir d’embarquement pour savoir s’il aurait une place dans le vol. Rivaux dans un premier temps, nous sommes devenus complices lorsque nous avons appris que deux passagers ne s’étant pas présentés, nous pourrions embarquer tous deux sur le vol convoité. J’avais commencé à lui expliquer les raisons dramatiques de l’impétuosité de ma démarche. Juste histoire d’avoir des raisons de plus pour prendre la place dans le cas où celle-ci aurait été unique. Suite du hasard, les deux passagers ne s’étant pas présentés voyageaient côte à côte –logique quand on y pense, je me suis retrouvé à côté de lui pour deux petites heures de vol. C’est fou comme les confidences se font vite avec un parfait inconnu que l’on ne reverra jamais. Dans un vol intérieur, ensardinés comme harengs chez Kaspia, les langues se délient, les vies se racontent… Hasard d’une rencontre furtive, deux chemins qui se croisent, une étincelle, et le moment est déjà passé. J’ai aimé cet homme simple, ce contact franc, succinct, son intelligence pragmatique…

Quatre heures plus tard, J’atterris à Extrême Sud. Je suis attendue. Il est temps de fermer les chakras, de retenir les larmes, d’introvertiser (comment ça, ce mot n’existe pas ? qui n’a pas compris le sens ? Messieurs –Dames, de l’académie, mon mail à votre service pour répondre à vos questions)

Les jours vont être longs.

Au hasard du séjour, j’ai rencontré : des dames de compagnie le cœur sur la main, une amie d’enfance tout en cheveux, une chanteuse à succès local, une vendeuse de souvenirs et un géophysicien très amoureux.

Paroles libres, instants furtifs, étincelles volées.

Maintenant je suis de retour.

10 réflexions au sujet de « Voyager seule : les rencontres »

  1. Au cours d’une randonnée en solitaire, j’avais rencontré une Suissesse, nous avions partagé le dîner et le gîte, puis nous sommes partis chacun de notre côté après avoir échangé nos adresses e-mail. Je n’ai jamais écrit, elle non plus.

    1. Oui, c’est classique : je ne compte plus les noms dans mes contacts de gens rencontrés ainsi. On échange nos mails, nos téléphones au cas « où on passerait dans les coin » et au final, rien… Mais c’était le moment qui voulait cet échange… 🙂

  2. J’aime beaucoup ces rencontres également, parfois furtives, surprenantes ou étonnantes. Comme tu le dis, le temps imparti fait que souvent les contacts se nouent vite, très vite, si bien qu’un concentré de vie peut avoir lieu, et pourtant…
    Un peu comme quand on se retrouve à raconter notre vie à des inconnus, alors que l’on a plus de mal à en parler à des amis.

      1. Oui. La question de l’anonymat d’un blog revient souvent, mais il faut bien avoue qu’à force de se dévoiler, plus ou moins, on laisse les détails qui peuvent mener jusqu’à nous, en vrai, pour ceux qui veulent et peuvent vraiment chercher.

        Mais on peut aussi apprécier de discuter, avoir un commentaire, une simple remarque d’un « inconnu » au détour d’un sujet, sans forcément chercher plus loin 🙂

      2. En général, je ne cherche personne en particulier, donc je ne trouve personne… Par contre il m’es arrivée d’être trouvée, et ce n’est aps toujorus très agréable ^^

  3. C’est toute la magie du voyage!!! Mais parfois, t’es de la loose, comme quand je me suis tapée un légionnaire gradé durant les 3 heures de voyage, j’ai tout su de Djibouti, de l’Afghanistan et de l’amitié virile qui le liait à ses collègues… ^^^^^^

    1. LOL ! oui, se sont aussi les aléas des rencontres ^^
      Dans ce cas, avoir un bouquin, même mauvais, se plonger dedans, faire son autiste… ça peut marcher 🙂

  4. Sauf que tout le wagon était rempli d’une cinquantaine d’anglaises boutonneuses avec leurs accompagnatrices, et que ces dernières nous ont demandé si on pouvait laisser nos places respectives pour la banquette du fond afin qu’ils soient tous ensemble…
    du coup, voilààààà, quoâ^^^^

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